Types de calculs les plus fréquents
- Calculs d’oxalate de calcium (les plus fréquents)
- Calculs d’acide urique (liés au syndrome métabolique)
- Calculs de struvite (liés à une infection urinaire chronique)
- Calculs de cystine (rares, d’origine génétique)
Quels sont les symptômes ?
Les manifestations cliniques varient selon la taille, la localisation et la mobilité du calcul. Les principaux symptômes sont :
- Colique néphrétique : douleur lombaire intense, brutale, souvent unilatérale, irradiant vers l’aine ou les organes génitaux.
- Hématurie (sang dans les urines)
- Troubles urinaires (pollakiurie, brûlures)
- Fièvre : signe d’infection sur obstacle (urgence urologique)
- Parfois : asymptomatique, découvert fortuitement à l’imagerie
Comment pose-t-on le diagnostic ?
Imagerie
- Scanner abdomino-pelvien sans injection (uroscanner) : il s’agit de l’examen de référence, réalisé sans injection de produit de contraste en quelques minutes. Il permet de connaitre le nombre, la taille et la localisation du ou des calculs.
Analyses complémentaires
- Analyse du calcul (s’il est récupéré) : composition chimique
- Bilan métabolique (recommandé après un premier épisode ou en cas de récidive) :
- Prise de sang
- Recueil d’urines des 24h
Echantillon d’urines au matin
Comment traite-t-on un calcul ?
Traitement médical
- En cas de colique néphrétique en rapport avec un petit calcul, sans complication, le traitement repose sur un traitement médicamenteux. L’objectif est de soulager la douleur et de favoriser l’expulsion.
- Boire ou ne pas boire ?! Trop boire augmente la production d’urines et donc la douleur. Ne pas boire diminue le flux d’urines qui emporte le calcul vers la sortie. Il faut donc boire normalement, à sa soif.
Traitement interventionnel
Indiqué en cas de :
- Calcul > 6 mm ou ne progressant pas
- Douleur persistante malgré traitement médical
- Complication des calculs : infection urinaire, dégradation de la fonction rénale
Options disponibles :
- Urétéroscopie souple ou rigide : intervention réalisée par les voies naturelles, sous anesthésie générale, en ambulatoire. L’Urologue introduit une caméra miniaturisée dans les voies urinaires et détruit le calcul à l’aide d’un laser. L’équipe du CHP Sainte Marie dispose d’un matériel de pointe avec des urétéroscopes numériques et le Laser Thulium de dernière génération, permettant une prise en charge optimale des calculs.
- Lithotritie extracorporelle (LEC) : onde de choc ciblée, non invasive, réservée à des situations particulières
- Néphrolithotomie percutanée : pour les gros calculs rénaux (> 2 cm) ou coralliformes
- Pose de sonde JJ ou néphrostomie en cas d’urgence
Peut-on prévenir les calculs ?
Oui, surtout s’ils sont liés à un terrain métabolique ou à des habitudes de vie modifiables
Mesures générales
- Hydratation abondante : > 2 litres d’urines/jour, répartis sur la journée
- Limiter les excès de sel, protéines animales et sodas
- Favoriser les fruits et légumes, sources de citrate (inhibiteur naturel de la cristallisation)
Mesures spécifiques selon le type de calcul
- Hypocalciurie : éviter les régimes pauvres en calcium (contre-intuitif !)
- Hyperuricurie : réduire la consommation de viande rouge, abats, fruits de mer
- Hypocitraturie : alcalinisation des urines (citrate de potassium)
- Cystinurie : diurèse > 3 litres, alcalinisation, thiolés si besoin
Un suivi régulier avec un urologue est essentiel, en particulier chez les patients jeunes ou récidivants.
Conclusion
Les calculs urinaires sont une pathologie fréquente, souvent douloureuse, mais qui peut être anticipée, diagnostiquée et traitée efficacement. En tant qu’urologue, ma démarche repose sur une prise en charge globale : soulagement des symptômes, traitement ciblé du calcul, recherche de la cause et prévention des récidives